Karine Vivion
Ma toute première rencontre avec l’art de l’émail a eu lieu en 1986, au collège Claude Debussy à Romans-sur-Isère, dans la Drôme.
Cette année-là, la petite fille de 12 ans que j’étais allait pour la première fois manger à la cantine. Mes parents, désireux de me trouver une activité après le déjeuner, ont eu l’idée géniale de m’inscrire au club émaux qui avait lieu dans l’enceinte du collège.
L’aventure commençait…
Je me souviens avec une certaine nostalgie de ces moments créatifs en compagnie de trois ou quatre autres collégiens et de cette artisane dont le nom m’échappe aujourd’hui.
Elle était là avec son four, ses poudres d’émaux, ses estampes en cuivre prête à nous transmettre son art avec patience et bienveillance. J’étais subjuguée. La métamorphose de la matière au contact du feu m’émerveillait. Cet émerveillement ne m’a jamais quitté et aujourd’hui encore il ne cesse de se renouveler.
35 ans plus tard, mes proches possèdent toujours les pendentifs que j’avais créé à leur intention pendant cet apprentissage. Les émaux traversent réellement le temps et les époques sans que leur éclat n’en soit altéré.
Malgré tout l’attachement que je vouais à cet art, je m’en suis éloignée pendant plusieurs années afin d’étudier les métiers du livre et de l’édition et de travailler comme conseillère de vente dans les milieux de la décoration et de la mode.
Et puis, finalement, après tous ces chemins détournés, me voilà aujourd’hui artisane à mon tour. Autodidacte, je crée, fabrique et vends des bijoux en émail sur cuivre. La boucle est bouclée !